Collection
L’exposition permanente est structurée autour d’une quarantaine d’îles ou modules didactiques regroupés en six archipels déclinant les temps forts de l’histoire longue de l’Esclavage allant de l’Antiquité à nos jours en passant par l’invention des Amériques, les ségrégations et les colonisations post-abolitionnistes. Découvrez une sélection des œuvres exposées et poursuivez votre visite dans nos murs.
Mami Wata
Mami Wata en pidgin english, Manman dlo ou mère de l’eau en créole ; une entité légendairement connue dans toutes les Petites Antilles et une déité retrouvée un peu partout en Afrique de l’Ouest, particulièrement sur les côtes du golfe de Guinée. La statuette détient une queue de sirène ou de poisson et à le teint clair de celles qui entretiennent de nombreux contacts avec les blancs et les richesses de l’occident, amenées par les bateaux sur les côtes africaines. Dite très coquette, Mami Wata qui aime les parfums et arbore une coiffure défrisée de style européen procure à ses fidèles la félicité et les richesses du monde moderne.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Mami Wata, statuette en bois polychrome, culte Vaudou, ethnie Ewe/Ehwe, Togo, XXème, 63x21cm, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.41.
Crédits photo : Hélène Valenzuela et Christian Geber pour le MACTe
Mami Wata
Mami Wata en pidgin english, Manman dlo ou mère de l’eau en créole ; une entité légendairement connue dans toutes les Petites Antilles et une déité retrouvée un peu partout en Afrique de l’Ouest, particulièrement sur les côtes du golfe de Guinée. La statuette détient une queue de sirène ou de poisson et à le teint clair de celles qui entretiennent de nombreux contacts avec les blancs et les richesses de l’occident, amenées par les bateaux sur les côtes africaines. Dite très coquette, Mami Wata qui aime les parfums et arbore une coiffure défrisée de style européen procure à ses fidèles la félicité et les richesses du monde moderne.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Mami Wata, statuette en bois polychrome, culte Vaudou, ethnie Ewe/Ehwe, Togo, XXème, 63x21cm, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.41.
Crédits photo : Hélène Valenzuela et Christian Geber pour le MACTe
Entreponts
La sculpture “Entreponts” a été conçue pour le Mémorial Acte et réalisée exclusivement en céramique. Mise en exergue par deux vitrines exposant les biens dignes d’échanges dans le système du commerce triangulaire, la sculpture « Entreponts » dénonce l’objectivation et la marchandisation de l’humain par le capital. Elle questionne sur la place de l’Homme en tant que « bien » ou « richesse » et sur la pertinence d’un système fondé sur une telle aberration. Avec un regard contemporain, son aspect volontairement cubique est une référence à la containérisation et aux échanges maritimes. « Entreponts » fonctionne également comme un carottage de navire négrier, pour ainsi en restituer toute l’horreur.
Pablo et Serge Castillo, Entreponts, céramique, grès noir, poudre d’or, défense d’éléphant, 2015, 173x90x90cm. Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2017.0.50 et 2022.0.6.1.
Crédits photo : Guillaume Aricique pour le MACTe.
Entreponts
La sculpture “Entreponts” a été conçue pour le Mémorial Acte et réalisée exclusivement en céramique. Mise en exergue par deux vitrines exposant les biens dignes d’échanges dans le système du commerce triangulaire, la sculpture « Entreponts » dénonce l’objectivation et la marchandisation de l’humain par le capital. Elle questionne sur la place de l’Homme en tant que « bien » ou « richesse » et sur la pertinence d’un système fondé sur une telle aberration. Avec un regard contemporain, son aspect volontairement cubique est une référence à la containérisation et aux échanges maritimes. « Entreponts » fonctionne également comme un carottage de navire négrier, pour ainsi en restituer toute l’horreur.
Pablo et Serge Castillo, Entreponts, céramique, grès noir, poudre d’or, défense d’éléphant, 2015, 173x90x90cm. Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2017.0.50 et 2022.0.6.1.
Crédits photo : Guillaume Aricique pour le MACTe.
Kara Walker “The Palmetto Libretto”
The Palmetto Libretto présente une vision complexe et ambiguë de l’esclavage, caractéristique du travail de l’artiste Kara Walker. Les rôles entre maîtres et esclaves, Blancs et Noirs, s’intervertissent dans des scénarios que les évocations de perversion sexuelle rendent plus compliqués encore.
Elle explore les histoires brutales du colonialisme et de l’esclavage, ainsi que les conséquences politiques et psychologiques qui accompagnent la formation de l’identité dans des contextes d’oppression et de violence.
L’œuvre présentée au MACTe a pour décor la prise du Fort Sumter à Charleston par l’armée confédérée en 1861. Elle fait partie d’une série de 3 grands dessins pour l’ébauche d’un opéra-comique américain.
Claire Tancons et Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Kara Walker, The Palmetto Libretto, série « Sketch for an American Comic Opera with 20th Century Race Riots », pastel et graphite sur papier, 4 parties, 265x749cm, signé au verso, 2012, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.14.
Crédits photo : Sikkema Jenkins & Co Gallery
Kara Walker “The Palmetto Libretto”
The Palmetto Libretto présente une vision complexe et ambiguë de l’esclavage, caractéristique du travail de l’artiste Kara Walker. Les rôles entre maîtres et esclaves, Blancs et Noirs, s’intervertissent dans des scénarios que les évocations de perversion sexuelle rendent plus compliqués encore.
Elle explore les histoires brutales du colonialisme et de l’esclavage, ainsi que les conséquences politiques et psychologiques qui accompagnent la formation de l’identité dans des contextes d’oppression et de violence.
L’œuvre présentée au MACTe a pour décor la prise du Fort Sumter à Charleston par l’armée confédérée en 1861. Elle fait partie d’une série de 3 grands dessins pour l’ébauche d’un opéra-comique américain.
Claire Tancons et Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Kara Walker, The Palmetto Libretto, série « Sketch for an American Comic Opera with 20th Century Race Riots », pastel et graphite sur papier, 4 parties, 265x749cm, signé au verso, 2012, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.14.
Crédits photo : Sikkema Jenkins & Co Gallery
Tambour du Maître Ka François Moléon Jernidier dit “Kawno”
Situé au carrefour de multiples influences africaines, le tambour est l’héritier des luttes sociales et de la résistance culturelle des esclaves.
Les Tambours dans nos cultures Afro-Caribéennes évoquent les cultures tambourinées, y compris le Gwo Ka Guadeloupéen qui est inscrit au sein du patrimoine mondial de l’humanité.
François Moleon Carnot (1919-1998) est un des dignitaires du Ka, à la fois tambouyé et chanteur, il a su structurer le Gwo ka et lui donner ses lettres de noblesse. Sa technique de marquage et sa position sur le tambour (tambour couché) font de lui un tambouyé à part.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Tambour du Maître Ka François Moléon Jernidier dit “Kawno“, Guadeloupe, fin des années 1980, 60x46cm, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.55.
Crédits photo : Hélène Valenzuela, Christian Geber pour le MACTe
Tambour du Maître Ka François Moléon Jernidier dit “Kawno”
Situé au carrefour de multiples influences africaines, le tambour est l’héritier des luttes sociales et de la résistance culturelle des esclaves.
Les Tambours dans nos cultures Afro-Caribéennes évoquent les cultures tambourinées, y compris le Gwo Ka Guadeloupéen qui est inscrit au sein du patrimoine mondial de l’humanité.
François Moleon Carnot (1919-1998) est un des dignitaires du Ka, à la fois tambouyé et chanteur, il a su structurer le Gwo ka et lui donner ses lettres de noblesse. Sa technique de marquage et sa position sur le tambour (tambour couché) font de lui un tambouyé à part.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Tambour du Maître Ka François Moléon Jernidier dit “Kawno“, Guadeloupe, fin des années 1980, 60x46cm, Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe, Inv.2018.0.55.
Crédits photo : Hélène Valenzuela, Christian Geber pour le MACTe
Carnaval
Dès les premières décennies de colonisation, en marge des fêtes burlesques et des cavalcades organisées par les colons, se déroulaient déjà des réunions festives d’esclaves de même origine ethnique se rassemblant par affinités linguistiques et culturelles. Se regroupant les samedis soirs et les dimanches après-midi jusqu’à l’aube du lundi, malgré les interdictions en vigueur, ces derniers célébraient jusqu’à la transe les chants et les rythmes spécifiques de leur terre d’origine. Interdites sous peine de mort dès le 4 mai 1654, puis par le Code Noir, ces « danses et assemblées de Nègres » dénoncées en 1740 par le procureur du roi puis prohibées en 1749 quand elles se déroulent sur le champ d’Arbaud ne semblent jamais s’interrompre. Au milieu du XVIIIe siècle, ces regroupements d’esclaves dénommés « nations » ou « puissances » composent avec le calendrier catholique romain dominant et profitent des fêtes chômées religieuses ou profanes pour s’exprimer en privé ou en public. Ils sont structurés en une hiérarchie formelle de membres élus dûment enregistrés et payant cotisations. Roi, reine, vice-reine, première, deuxième, troisième et quatrième demoiselle d’honneur, trésorier, secrétaire, porte-drapeau, maître de cérémonie comme généraux et soldats composent leurs rangs.
Carnaval
Dès les premières décennies de colonisation, en marge des fêtes burlesques et des cavalcades organisées par les colons, se déroulaient déjà des réunions festives d’esclaves de même origine ethnique se rassemblant par affinités linguistiques et culturelles. Se regroupant les samedis soirs et les dimanches après-midi jusqu’à l’aube du lundi, malgré les interdictions en vigueur, ces derniers célébraient jusqu’à la transe les chants et les rythmes spécifiques de leur terre d’origine. Interdites sous peine de mort dès le 4 mai 1654, puis par le Code Noir, ces « danses et assemblées de Nègres » dénoncées en 1740 par le procureur du roi puis prohibées en 1749 quand elles se déroulent sur le champ d’Arbaud ne semblent jamais s’interrompre. Au milieu du XVIIIe siècle, ces regroupements d’esclaves dénommés « nations » ou « puissances » composent avec le calendrier catholique romain dominant et profitent des fêtes chômées religieuses ou profanes pour s’exprimer en privé ou en public. Ils sont structurés en une hiérarchie formelle de membres élus dûment enregistrés et payant cotisations. Roi, reine, vice-reine, première, deuxième, troisième et quatrième demoiselle d’honneur, trésorier, secrétaire, porte-drapeau, maître de cérémonie comme généraux et soldats composent leurs rangs.
Usine Darboussier, les travailleurs
Quand le 4 avril 1869 Darboussier ouvre ses portes, c’est bien de l’usine des superlatifs annonçant l’entrée définitive de la Guadeloupe dans l’ère industrielle dont il s’agit : la plus grande, la mieux équipée, celle fournissant régulièrement entre le quart et le cinquième de la production totale de l’île, celle réunissant au tournant du XXème siècle, 42 habitations et 8 588 hectares de domaine foncier.
Mais cette ère qui commence en achevant l’époque de l’habitation-sucrerie annonce également de nouveaux rapports entre les hommes en instaurant le règne de l’Usine et du Capital encore vierge d’un progrès social qui peine à rattraper l’évolution technologique. C’est aussi le temps des grandes migrations qui pour encore satisfaire à Sucre, ce même vieux tyran, ouvrent plus encore notre archipel à toutes les parties du Monde et fondent la Guadeloupe contemporaine.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Crédits photo : Hélène Valenzuela pour le MACTe
Usine Darboussier, les travailleurs
Quand le 4 avril 1869 Darboussier ouvre ses portes, c’est bien de l’usine des superlatifs annonçant l’entrée définitive de la Guadeloupe dans l’ère industrielle dont il s’agit : la plus grande, la mieux équipée, celle fournissant régulièrement entre le quart et le cinquième de la production totale de l’île, celle réunissant au tournant du XXème siècle, 42 habitations et 8 588 hectares de domaine foncier.
Mais cette ère qui commence en achevant l’époque de l’habitation-sucrerie annonce également de nouveaux rapports entre les hommes en instaurant le règne de l’Usine et du Capital encore vierge d’un progrès social qui peine à rattraper l’évolution technologique. C’est aussi le temps des grandes migrations qui pour encore satisfaire à Sucre, ce même vieux tyran, ouvrent plus encore notre archipel à toutes les parties du Monde et fondent la Guadeloupe contemporaine.
Thierry L’Étang, directeur scientifique et culturel, Mémorial ACTe, 2009-2019.
Crédits photo : Hélène Valenzuela pour le MACTe